La criminalité est perçue pour plus d'un comme le résultat des inégalités, des frustrations créées par l'organisation sociale et politique d'un pays. Depuis après les élections présidentielles ratées, nous constatons une prolifération de crime odieux dans le pays. Cette situation ne fait que semer le chagrin et la peur dans le quotidien haïtien. Le crime est devenu la règle. Le crime perpétré sur n'importe quel individu devrait interpeller la responsabilité et l'intervention de l'Etat malheureusement en Haïti, c'est l'organisation des élections qui résume les responsabilités régaliennes de l'Etat. De toute facon, ce n'est pas le but de ces mots. Ce qui importe, c'est l'inaction des forces vives de la nation face à cette situation. Anpil nan nou tonbe, fanmi nou, zanmi nou Men jiskaprezan sa pa di nou anyen. Quand un homme laisse la Sorbonne et toutes ses absorbantes conspirations pour venir servir son pays. Sa recompense ne devrait pas être des projectiles. Professeur vous avez servi l' université d'Etat avec conscience et loyauté mais aujourd hui cette dernière adopte la position de l'indifference et de résignation derrière ton cadavre. Cet acte devrait être l'élément declencheur de la résolution de la crise. Hélas! l' Université d'Etat d'Haiti qui se soulève de très souvent pour le prix de l'essence, la hausse des prix de produits de premières necessités et spontanément le 14 Juin pour éxiger le depart du Président de facto baisse le bras devant votre cadavre. Quelle est la fierté aujourd hui pour quelqu'un qui sert Haiti avec le souci d'un service public? Quand la Justice n'arrive pas à casser la chaine de crime, elle finira par former le cercle et à ce moment ce sera un espace sauvage sans aucune sensibilité et emphatie. Jodia silans sa vle di nou komanse aksepte pou krim ap fèt an seri san jistis. Si nou pa kanpe sa jodia demen douvan jou nou pap ka di anyen paske lawont ap gentan avayi nou. Professeur, j'étais témoin de votre sens de loyauté. Même si le crime devient les grands titres de nos éditions de nouvelles nous ne pouvons pas laisser la série continue ainsi. Dram ensekirite sa se valè idewolojik sistèm nan charye pou fè nou pè. Feblès Leta ak tout chabrak ki pa gen enterè nan peyi a ki mete nou la Appel à l'insurrection Appel à l'insurrection Appel à l'insurrection Depuis quelques jours, une image fait le tour des réseaux sociaux. Arrière plan noir, écriture rouge sang, retraçant la forme de l’Ile d’Haiti porte un message simple et précis << NOU BOUKE >>. Sur Facebook et sur Twitter, en grande majorité les artistes Haitiens ont posté cette image comme pour dire c’est assez, suite à l’assassinat de Michel Stephane Brunot, au début du mois de juin 2016. Les artistes clament haut et fort qu’ils sont “bouke” de l’insécurité qui sévit dans le pays. En effet, on en a tous peur. Mais, se sentent-ils enfin menacés? Ont-ils peur de se retrouver en face d’une arme ? quand on sait que dans beaucoup de musiques de certains de ces artistes, ils ne manquaient pas d’inciter à la violence, alors qu'aucun d'entre eux n'a eu la force et le courage de dire NON, ne prenons pas ce chemin. “Si w vin nan blòk pa m M ap pla pla ..." Un artiste est un leader, un guide. Le rôle d’un artiste au delà de divertir, est d’instruire et non de détruire encore moins de pervertir comme notre actuel ambassadeur de la culture, pour la commune de Carrefour, Mr Tony Mix Mahotière. En Haiti, nos artistes sont le plus souvent “bouke” dans des moments clés. Quand leurs intérets sont menacés. On se souviendra surement de cette fausse marche de solidarité à laquelle les artistes ont pris suite à l’assassinat d’un jeune Haïtien en République Dominicaine. On se souvient aussi de cette fameuse campagne Bay Ayiti yon chans dont l’objectif n’était pas de donner une chance réelle au pays, mais plutot à se la couler douce, avec la période carnavalesque qui approchait à grand pas. Bizzarement, l’insécurité a un peu baissé, comme si celle-ci n’avait des oreilles que pour écouter les artistes qui font fortune et non le petit peuple qui meurt chaque jour sous les balles des bandits. Eh oui, chère insécurité, avec toi dans les parrages, plus d’ambiance, les clubs sont fermés, plus de money. Pourquoi pas une campagne pour dire NON à tout ce qui va mal. Une idée est venue comme ça, tel un declic. Nous voilà encore une fois reparti. Nou Bouke envahit la toile, belle conception graphique plein de sens, mais vide d’idéologie et de volonté d’apporter un changement reel. C’est bien dommage, pour tous ceux qui ont pris le soin de partager ce slogan révélateur sur leurs pages. Savez-vous reellement de quoi vous etes “Bouke”? Moi, Bouke pam nan diferan. Je suis... Bouke de voir ces jeunes en transit en Haiti, qui sortent de l’école et qui ne savent pas quel saint prier pour commencer les etudes universitaires. Bouke de donner une piece de 5 gourdes à des enfants de moins de 10 ans, dans toutes les rues du pays tous les jours, en me demandant qu’arrivera-t-il aux miens dans les 10 prochaines années quand ces derniers termineront leurs universités. Bouke d’avoir un pays avec des écoles borlettes pour notre education, alors que ceux qui devraient prendre des decisions pour éradiquer ce mal en construisent davantage. Bouke que mon argent sert à payer des parlementaires corrompus, illetrés et faiseurs de crises, qui prétendent parler au nom du peuple Haitien, quand ils preferent prendre des “huis clos” pour gerer leurs poches et voter dans le noir. Bouke de me réveiller chaque jour et de vivre la triste réalité haïtienne, que ce pays ne changera jamais, c’est un pays special et qu’un jour ou l’autre, on finira tous par le quitter. Bouke de ne plus avoir un système de santé comme cela devrait etre, et que plus de 3 mois, le pays fait face à une crise médicale, des medecins qui exigent de meilleures conditions de travail, et un gouvernement sans chef fait la sourde oreille. Bouke de ne pas pouvoir construire des projets pour 5 ans, 10 ans, car sans le moindre avertissement, ce pays peut sombrer et emporter tous nos reves. Bouke d’avoir des dizaines de candidats à la présidence du pays, sans projet de société, sans état d’ame, qui continuent d’encourager la division au sein de la société haitienne. Quand l’insécurité bat son plein, tous les secteurs sont paralysés. La plupart des artistes restent en terre étrangère et sont “bouke” de rater les occasions de rentrer de l’argent dans les bals, les fetes champetres etc... Ils sont vraiment bouke. A chacun sa façon de bouke dans ce pays. Faudrait-il faire une pétition. E nou fenk kare bouke |
AuteursJethro Joseph SEREME Archives
March 2018
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