Dans une note, le comité exécutif de Fanmi Lavalas exprime son désaccord face aux multiples déclarations de deux membres du parti, Moise Jean Charles (Sénateur du Nord) et Arnel G. Belizaire (Député de Delmas) et les interdit de prendre la parole au nom de cette formation politique. Cette décision vient renforcer davantage la thèse de plus d’uns que l’opposition haïtienne [qui dit opposition dit Lavalas et non MOPOD] serait divisée.
Les parlementaires en question, indignés, dénoncent des mains cachées à l’intérieur du parti Lavalas, qui veulent saboter la lutte du peuple qui prend les rues pour exiger le départ du gouvernement en place. Moise Jean Charles dit ne pas reconnaître ce qu’il juge de tract, et exige que le chef du parti, l’ancien président Jean Bertrand Aristide, prenne position publique fasse à cet incident grave, selon lui. Moïse Jean Charles dénonce des membres du directoire de « Fanmi Lavalas » qui, avec la complicité de l’ambassade américaine, chercheraient à affaiblir la mobilisation contre le pouvoir en place Serait-ce une farce, la décision du parti, quelques jours après la mésentente au sein du groupe sur le parcours de la manifestation du 29 novembre 2013, ce qui provoqua une malaise au sein même de Fanmi Lavalas. Alors que le directoire du parti rétractait et annonça qu’il se rendrait à la ruelle Vaillant pour commémorer l’assassinat des citoyens haïtiens lors de la première joute électorale démocratique du pays le 29 novembre 1987, un autre groupe, ayant à sa tête le Sénateur du nord et le Député de Delmas maintenait le parcours vers l’Ambassade des Etats-Unis en Haiti, à Tabarre, pour dénoncer les dérives du pouvoir en place et demander au gouvernement américain de déloger le président Martelly du pouvoir. Moise Jean Charles traitait même de faibles, ceux qui s’éloignaient de Tabarre. Que voulait-il prouver ? Qu’est-ce qui a poussé les responsables Lavalas à se rendre à la ruelle Vaillant au lieu de manifester à Tabarre, le fief même du parti ? Y-a-t-il vraiment une division au sein de Fanmi Lavalas ? Que manigancent-t-ils ? Le militant politique lavalassien André Fado qui intervenait dans les médias lors d’un point de presse, clame haut et fort qu’il n y a pas de division au sein de Fanmi Lavalas, mais plutôt des divergences d’idées. Selon d’autres analystes, l’expulsion des parlementaires [s’il y en a vraiment] serait pour des raisons simples : 1. La mésentente sur le parcours de la manifestation du 29 novembre 2013. Le leader charismatique du parti ne peut nullement tolérer que de jeunes membres de ce mouvement, qu’il a fondé avec la sueur de son front, osent s’opposer à une décision interne du parti de se rendre à la ruelle Vaillant au lieu de manifester en face de l’Ambassade américaine, et entraîner des milliers de gens avec eux. Cette faute grave de rébellion à l’encontre du chef, est passible de destitution. Une thèse infondée car le parti pouvait quand même joueur sur les deux terrains à la fois pour montrer sa force, neuf ans après le coup d’Etat de fevrier 2004 2. Arnel BELIZAIRE et Moise JEAN CHARLES deviendraient trop populaires au sein du parti. Ces derniers seraient bien placés pour devenir de potentiels leaders, ce qui nuirait grandement au leader charismatique et à d’autres membres influents lavalassiens qui sont dans l’ombre depuis 9 ans. Aujourd’hui, après deux mandats présidentiels, Jean Bertrand Aristide ne peut nullement briguer un nouveau mandat. A part de ces deux parlementaires, il n y a aucune personnalité visible sur la scène politique pouvant représenter dignement Lavalas dans les prochaines joutes électorales. A moins que ce soit le président du Sénat. Ces cas de figure sont défavorables aux élites du parti. 3. Le dicours Dessalines contre Petion divise le parti Lavalas en lutte de classe. La masse populaire dont Arnel et Moise révendiquent en bons dessaliniens, face aux Petions, qui, d’après eux seraient les bourgeois. Moise Jean Charles et Arnel Belizaire scande haut et fort qu’il y a un groupe fédéo-macouto-bourgeois à l’intérieur du parti, composé de Maryse Narcysse, Claude Roumain, du Dr Gabriel Nicolas, de l’ex-député Lionel Etienne, Jean Myrto Julien, Anthony Dessources, Jean Edouard Vorbe etc… Ce discours Dessalines contre Petion les ciblerait aussi. Une raison de plus de faire payer en les chassant du parti. 4. Le parti politique Lavalas aurait une autre vision du mouvement. Trop habitué à etre victime de coup d’Etat politique en 1991 et 2004, Lavalas ne voit pas d’un bon œil le fait que les deux parlementaires veulent le départ du president en place. Lavalas veut participer à des elections libres, crédibles et démocratiques et sait pertinemment qu’un coup d’Etat ne ferait que les éloigner de ce pouvoir qu’ils ont perdu depuis presque 10 ans, depuis trop longtemps même. Pourtant, tout reste à croire que ce scénario peut être monté de toutes pièces par le parti lui-même, dans le but de mieux démantibiler le pouvoir en place sans qu’on ait une preuve qu’il y soit impliqué. La politique n’est qu’un jeu d’echec. En expulsant, publiquement, les deux parlementaires, chefs de bande, du parti, carte blanche leur est offerte pour agir comme bon leur semble, sans indexer Lavalas. Meme s’ils auront à recevoir l’ordre directement de Tabarre. Quand on lit bien entre les lignes du président du Senat de la République, des jours sombres sont à venir.
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AuteursJethro Joseph SEREME Archives
March 2018
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