En 2004, Aristide est parti. Plusieurs secteurs se sont joints pour exiger sa démission, malgré son appel à une trêve à l’approche de la célébration des 200 ans de l’indépendance d’Haïti. Ben non. On était tous aveugle et la première République nègre du monde commémorait cette grande victoire dans une défaite fratricide. La Convergence démocratique, le Groupe des 184, La Plateforme démocratique de la société civile et des partis politiques de l’opposition, les anciens militaires étaient sourds. Ce fut le chaos. Résultat : 2 années perdues dans le processus démocratique, 2 années d’opération Bagdad et ses cadavres, son kidnapping à n’en plus finir. 2 années de terrorisme national et de complot contre la sureté de l’Etat. 10 ans plus tard, on est à un point ou ces mêmes secteurs qui exigeaient le départ d’Aristide se sont RE- JOINTS et s’allient aux lavalasiens, pour demander la démission de Michel Martelly, président actuel. Les frères ennemis. Le MOPOD, regroupant les éternels perdants de toutes les élections qu’on a connu ces dernières années en Haïti guident les revendications. Ils se font appeler « opposition radical ». Pas de consensus. Un « Pwenn fè pa » terrible qui ne fait que nous enliser dans cette maudite boue puante depuis après 1986. C’est l’exemple d’un père qui sait que son fils a raison mais refuse de l’accepter. Ils savent que la crise ne profite à personne mais veulent le désordre généralisé. "Si m pa ka manje l m ap gate l..." C’est cette même opposition qui, en 2010, réclamait le départ du président René Préval. Faut-il réellement que le président démissionne pour trouver une solution à la crise ? Cette opposition mesure-t-elle le « Et après » ? Résultat : On sait tous où cela va nous emmener. Le chaos total, et l’instabilité. Encore il va falloir tout recommencer. Perdre deux années dans un autre gouvernement de transition, un chef de gouvernement qui viendra de nulle part et de nouvelles élections et des élus qui seront chassés quelques années après. Et puis il y aura encore une autre transition. C’est la politique du chaos ici. Les Haïtiens aiment le chaos. C’est une sorte de jouissance. Le syndrome du croque-mort qui viole les morts. Les acteurs politiques Haïtiens adorent éjaculer sur la fierté du peuple. Ces politiciens ont une érection brutale qui dure trop. Ils souffrent tous du masochisme politique. Et cela tue. Comme ces gens qui brulent leurs propres maisons, qui tuent leurs conjoints pour toucher une prime d’assurance. Et oui, nos politiciens, mafieux, véreux, cultivent la notion du chaos, avec l’idée de se faire une place au soleil. Et le peuple se laisse guider à coup de tam-tam d’un tambour, les notes d’une musique qu’il ne comprend pas. La musique de leurs misères qui enrichit les apprentis criminels de la classe politique haïtienne.
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AuteursJethro Joseph SEREME Archives
March 2018
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